La lamentation des glaces est intenable
Quand on franchit
Le mur du son
La lamentation des glaces est intenable
Quand on franchit
Le mur du son
Nos pensées en lutte
Vers des ciels blancs
Cut up: Les mots d’Artaud
Cauchemar de chants d’orgue en ébullition interne,
Un train pour une étoile,
L’ histoire entière dans ces paysages convulsionnaires.
Soleil ivre garrotté d’un mauvais esprit,
Hallucinant ce pinceau en ébriété
qui suit la balafre noire d’un ciel très bas:
Van Gogh a lâché ses corbeaux.
Un paysage qui trempe la terre dans les vagues du ciel,
L’apocalypse : peroxyde d’azote aux microbes noirs,
L’énigme pure, la pure énigme de la fleur torturée
et la chaire hostile aux coups de flammes enchaînés,
Un envoûtement de mille étés!
Ainsi
un paysage
à midi.
Fragment poétique 1
Les lauriers roses dont les têtes penchent
dangereusement
irrésistiblement
fatalement
immanquablement
définitivement
vers le bas
Fragment poétique 2
Les couleurs partent en fumée dans le jardin de l’hôpital St Paul.
De grands arbres baignés de lumière se déploient dans la tramontane,
touffus et mousseux sous le bleu intégral du ciel moutonneux.
Leurs membres tordus au déclin du jour à St Rémy de Provence,
Leurs membres amputés, ne peuvent plus saluer la vieille qui passe en contre-bas.
Un godillot sombre s’est retourné sur le chemin caillouteux.