Sans le savoir
Je t’ai cherché partout
Et j’ai trouvé l’infinie longueur
D’un monde qui commence et se meurt
Sans le savoir
Je t’ai cherché partout
Et j’ai trouvé l’infinie longueur
D’un monde qui commence et se meurt
En attendant les grandes équations de la mécanique des fluides
Je me colle
Aux méandres de tes lignes vocales
Henri Michaux : un homme qui s’efface
Anémie Rêves sans images Sans nuit immobile Secrets retranchés
Son sang n’est pas fou d’oxygène Il préfère une réalité à une autre Les préférences
Attention, l’appartenance au monde se fera, les lectures en tous sens, en sursaut
Il n’aimerait pas « devoir » écrire, il préférerait rester lové. Il écrit en partage pour expulser de lui, sortir de la nuit bleutée des émergences des résurgences
Il devient ce qu’il découvre, dans le silence et dans l’élan
Il écrit : « On est dans une perpétuelle fièvre de visages », Sauvages, pour la plupart. Est-ce moi ? D’autres, et de quels fonds venus ?
Il divague « Et toujours restent les yeux chargés d’un autre monde … et puis croire que la vie est bonheur et soupirs et doux corps rapprochés »
Il est. En appel de visages. Pour une musique d’ombre et de lumière dans un geste de vertige. Entre centre et absence, la vie dans les plis.
Il veut saisir parce qu’il écrit d’un pays lointain. Que celui qui est seul se tourne le soir vers le mur délaissé, en quête d’un frisson, un autre, peut-être. Qui sait ce que nous sommes en ce moment même ? Il rame pour trouver dans un infini turbulent des poèmes sous influence. Buveur d’eau, il n’a pas besoin de drogues pour imaginer, pour rencontrer l’absence.
Sommes nous fatigués en profondeur ? Il a un regard de pétrole, n’a pas peur de se désagréger. Il sait que son visage passe par la cage thoracique. Ephémère quand il tombe, quand il tombe et que ça remue dans sa tête, quand ça se dérobe
Il jaillit en écritures chinoises, quand il est troué il se recolle, il dit : « ne désespérez jamais. Faites infuser davantage. »
Il remue sa géographie mentale, les rencontres d’avant les mots, il cherche, tandis que les figures s’effacent, un visage prend forme. Là. Le regard braqué. Rien ne se raconte. Rien n’invite même à être raconté. Juste des yeux. Sans fin. De haut en bas. Et un regard de pétrole. Il y a des journées propres à se perdre dans la continuité de soi, alors on se risque à faite des portraits tandis qu’une nuit blanche se présente et des lèvres orageuses, dans un demi sourire.
Il ne ralentit ni se s’arrête, consigne des tranches en pensant au phénomène de la vie. Celle-là même fragile et brute avec des dessous qui bruissent, de ce que nous sommes de ce nous fumes, en appel de visages pour exister, en quête d’une lumière à l’envers. Et d’autres encore.
« Sera-t-il un jour possible d’oublier à quel point on a laissé filer le temps ; on s’est laissé devenir trop complètement adulte. Il faut dans mon corps la vacance de cette trop forte certitude d’avoir grandi, pour qu’une plénitude de possible et d’enfance ressurgisse, aiguë et apte à tous les rôles : la mer ; courir et jouir des vagues ; bâtir des citadelles de lumière ; découvrir en chaque rencontre une énigme ; en chaque paysage la toile de fond d’un roman. Sur le sable se contemple le mystère de toutes les écritures : traces du corps et architectures éphémères. Plus que dans un lieu particulier, c’est dans le temps d’une vacance de la maturité que se produisent les plus étonnants ouvrages de l’imaginaire, riches de tous les courages, parce que aussitôt oubliés dans une silencieuse confrontation à la mer, au soleil, aux mythes qui les habitent. »
Tony Lainé
Face à la mer
Rien n’est ce qu’il paraît
Quelque chose nous dépasse
Et si, à force d’hésiter nous nous étions vraiment perdus ?
Face à la mer
Fragiles et cristallins
Nous dérivons avec nos pensées
Face à la mer
On voit l’un et on entrevoit l’autre
La vie-
C’est comme essayer de retirer une robe trop moulante
On se tortille sans fin
Jusqu’à la fin
« Voyageur, le chemin c’est les traces de tes pas comme tout ; voyageur il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant. Le chemin se fait en marchant et quand tu regardes en arrière tu vois le sentier que jamais tu ne dois à nouveau fouler. Voyageur, il n’est pas de chemin, rien que des sillages sur la mer »
Antonio Machado
Même si nous ne serons jamais deux
Revenons
Aux échos des phrases nues
Aux voix brisant le silence
Aux résonances sous les eaux
« Different every time »
Mélodies en clair-obscur et escapades sonores
Nothing can stop us
Vaudou game
Je m’accroche aux idées :
Les mots sont-ils des choses ?