~~ Je parle d’une mer au-delà des oiseaux
Je suis sans début sans fin
Et de toutes les heures du monde Et de tous les visages entrevus dans les gares Et de toutes les horloges
La nuit s’avance
Mes mots retombent sur la table
Je péris d’être désertée
Et de tous les pays Et de tous les peuples
Je sais ton cœur sur le fil d’un rêve fasciné par les couleurs traversé de tous les âges
Je dis « moi », mais y a t-il un autre que moi-même ? Je ne cesse d’être dans la folie et l’éblouissement Après l’essor la chute
Pour prendre quand même la mer
Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi Notre cœur en cendres défait
Nous serons sur toutes les langues et les nuits seront longues Sans croisées Sans détours Sans marées Sans tempêtes Sur ton corps ouvert comme une plaie un jour rappelle toi La folie est devenue utile
Depuis les yeux Le vide est à réinventer
Fermons les yeux Vivons à l’envers du jour
Dans les mystères du silence Le long des jours Le long des nuits Pour affronter la terre profonde Et chercher les paroles Et chercher les visages Des ombres pâles des bulles de silence qui parlent
Parce qu’il faut beaucoup de mots pour en détruire un seul
Scruter dans l’entrechoc des mots l’impalpable, et dès longtemps, lâché en alambic, pour l’éprouver ailleurs
Nous
Décomposés dans la mémoire de la nuit